Mois : mars 2021
Pénibilité : mettre fin à l’injustice !
À situation exceptionnelle : réponse exceptionnelle.
Vous avez répondu présent, il y a un an, dès le début de la crise COVID
On vous a envoyé à l’exposition, sans protection.
Vous vous êtes organisés pour vous en procurer mais parfois au début,
Vous avez dû démarrer avec un sac poubelle pour seule protection.
Aujourd’hui encore, avec la visite domiciliaire, c’est vous qui êtes exposé.
Votre quotidien, c’est la peur de transmettre le virus à vos patients, à vos enfants et vos familles.
Ces conditions d’hyper vigilance ont induit un hyperstress,
sans parler de la charge de travail qui a explosé : il faut 2 fois plus de temps pour réaliser les mêmes actes.
Cela est-il pris en compte ? NON
Cette crise n’a fait qu’exacerber la pénibilité de notre travail.
Si les critères reconnus en France sont très limitatifs, citons néanmoins :
– les postures pénibles
– l’exposition aux agents dangereux
– le travail en équipes successives alternantes
Auxquels il faudrait ajouter, comme cela est d’ailleurs reconnu en Belgique
– la pénibilité de nature mentale ou émotionnelle
Notre caisse de retraite, la Carpimko, a objectivé cet hyper stress et cette charge mentale fin 2020 dans une grande enquête.
Bilan : 73% des IDEL épuisés et 40% de manière sévère.
Notre région est encore plus touchée : en PACA, le taux d’épuisement émotionnel sévère atteint 46%, soit près d’1 IDEL sur 2 !
A l’hôpital, les soignants ont obtenu, et c’est bien légitime, un compte pénibilité
Ils ont aussi perçu une prime COVID
Et les libéraux ? La pénibilité disparait-elle dès lors qu’on passe les murs de l’hôpital ?
Le virus, les variants seraient-il différent à domicile ?
Nous réclamons la création d’un compte pénibilité pour les IDEL
Et que les soignants qui ont traversé la période COVID puissent bénéficier d’aménagements de fin de carrière afin de partir plus tôt.
Vous le savez maintenant. Les élections URPS du 31 mars au 7 avril détermineront la représentativité nationale des syndicats. Une représentativité écrasante est un préalable pour porter ce dossier au niveau national.
Nous agirons aussi en région si nous sommes majoritaires
Comment se fait-il que jusqu’à présent, l’URPS PACA n’ait pas travaillé sur ce dossier en lien avec le CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) avec lequel elle est en relation et qui peut être force de proposition et d’influence au niveau national ?
Le gouvernement a débloqué l’an dernier 260 000 M€ pour les hôpitaux que les ARS ont été chargées de redistribuer. Pourquoi aucune enveloppe n’a été débloquée pour les soignants libéraux ? Les ARS auraient pu charger les URPS de leur redistribution aux IDEL…
Oui, le travail est pénible en ce moment et il le sera demain plus encore quand nous aurons 65 ans ! Les candidats de la liste fni PACA savent bien que rien ne tombe du ciel, mais que ça partira du terrain, de nous… de faire reconnaître cette pénibilité. Demain, c’est sûr, avec la fni, ce sera moins pénible de se faire entendre !
Votons tous fni !
Qu’attend la HAS pour autoriser les IDEL à vacciner contre la COVID sans présence médicale ?
Les syndicats fni de PACA sont abasourdis d’apprendre que les pompiers se rendent désormais à domicile pour vacciner nos patients sous protocole et sans présence médicale.
Des patients qu’on visite déjà tous les jours !!!
Nous voilà toujours en plein royaume de l’absurdie.
Alors que la vaccination est notre seul espoir de cette crise.
Alors que suite à notre action syndicale nationale, le ministère de la Santé se dit enfin favorable à que nous vaccinions sur protocole sans présence médicale, on attend toujours.
La HAS a été saisie et devrait donner sa réponse… sous peu… ou pas !
Pendant ce temps, nos patients ne comprennent pourquoi ce n’est pas nous, leurs infirmiers de famille, qui les vaccinons chez eux. C’est nous qui les suivons au quotidien, qui connaissons leurs besoins et en qui ils font confiance.
Les syndicats fni de PACA réclament d’urgence cette autorisation de vacciner sous protocole sans présence médicale.
Nous invitons Thomas Wanecq, directeur général de la HAS, à respecter sa parole, lui qui avait déclaré dans nos colonnes en 2013 que le libre choix ne serait jamais remis en cause : « Le patient ne se verra en aucun cas contraint d’avoir recours à un professionnel de santé quel qu’il soit pour sa prise en charge. »
Faites une action pour montrer votre colère et votre implication :
Copiez-collez cet article et envoyez-le signé de nos nom et prénom à l’adresse email contact.equipe@has-sante.fr
2 minutes suffiront.
Et rappelons-le, pour avoir du poids auprès de nos instances, il faut une super représentativité syndicale.
Dans une semaine, n’oubliez pas de voter. Cela donnera beaucoup plus de force à l’action syndicale de la fni au plan national.
Celui qui pense qu’un professionnel coûte cher n’a aucune idée de ce que peut lui coûter un incompétent !
Candidate à l’URPS sur la liste fni PACA, Caroll Boff débusque le pot aux roses des aides-soignantes
Vous avez probablement entendu parler de ces 4 aides-soignantes qui ont ouvert, en libéral, un cabinet de soins à domicile à Touques, dans le Calvados. Alors que tout le monde est focalisé sur la Covid et sur la vaccination, ce sujet est une véritable bombe à retardement qui ne semble inquiéter personne ! Les syndicats fni de PACA veulent alerter sur ce sujet et prendre une position ferme : ce genre de choses ne doit pas se produire dans notre région.
À ce jour, il n’existe ni rôle autonome de l’aide-soignante, ni acte médical ou paramédical qui lui soit délégué lui permettant de réaliser en libéral des soins à domicile.
Alors, posez-vous une seule question : « Croyez-vous vraiment que si des infirmières libérales avaient affiché sur leur plaque « médecine générale », la profession médicale les laisserait faire ? »
Certainement pas. Et elle aurait bien raison !
Nous n’avons ni les compétences, ni les connaissances, ni la volonté de nous substituer aux médecins généralistes.
L’installation en auto entrepreneuriat de ces 4 aides-soignantes est véritablement préoccupante, d’autant qu’elles ont déclaré comme activité principale exercée (code NAF 8690D) : « activités des infirmières et des sages-femmes ». C’est encore Caroll Boff, infirmière libérale sur la liste fni PACA, qui a découvert cela, ouvrant la voie à une forme d’exercice illégal de la profession infirmière.
Et si elles n’étaient que les premières…. d’un vaste mouvement destiné à confier aux AS un rôle autonome ?
Cette installation libérale d’AS créé un précédent dans lequel le gouvernement rêve de s’engouffrer déjà depuis 2009. Pour une bonne raison : transférer aux aides-soignantes des compétences infirmières fait miroiter des économies alors qu’il n’a envisagé aucune solution durable pour financer le 5ème risque dépendance dans les années à venir. Le projet de réingénierie du diplôme d’AS s’inscrit dans cet objectif : possibilité de réaliser des injections, d’évaluer une situation clinique… un projet qui n’a été contré QUE par la FNI au niveau national !
Ce sujet est une prérogative de l’ordre infirmier dont le silence est pour le moins surprenant.
La liste fni PACA est bien sûr favorable à une évolution de carrière légitime pour les aides-soignantes. Oui, elles ont besoin de perspectives d’évolution. Alors proposons-leur des passerelles pour raccourcir l’obtention d’un DE d’infirmière éventuellement en ayant recours à la VAE (validation des acquis de l’expérience) et à la formation en Ifsi qui en découle..
Mais imaginer qu’on peut réaliser des soins infirmiers sans en avoir le diplôme, c’est mettre en danger la sécurité des patients, des études l’ont déjà montré*. Rappelons aussi que lorsque les soins d’hygiène sont réalisés par les infirmières libérales, et c’est plus spécialement vrai en PACA, le taux de recours à l’hospitalisation des personnes âgées y est plus faible qu’ailleurs, quand bien même les Siad et Had y sont moins nombreux, réduisant d’autant le coût pour la société.
*Nursing skill mix in European hospitals: cross-sectional study of the association with mortality, patient ratings, and quality of care, Dr Linda H Aiken et al, BMJ Quality and Safety November 15 2016 doi:10.1136/ bmjqs-2016-005567
Infirmière de famille : quel concept, quels objectifs ?
C’est vous reconnaître à la hauteur des missions que vous assumez réellement.
Au quotidien, dans votre exercice, vous êtes un véritable pivot central : vous accompagnez les familles, parfois sur plusieurs générations, vous les éduquez à la santé, vous coordonnez leur parcours, vous anticipez l’évolution de leur état de santé et bien plus encore…
Votre pratique couvre un véritable continuum de soins qui débute dès la prévention des maladies, la promotion de la santé, s’étend à la coordination des soins, la prise en charge de la dépendance jusqu’aux soins palliatifs. Quand ce continuum de pratiques infirmières sera mis en œuvre et rémunéré à sa juste valeur, notre profession aura pleinement rencontré son potentiel d’infirmière de famille.
Quels objectifs ?
Éviter que tous les soins non hospitaliers ne deviennent :
- Soit administrés par d’autres au niveau local
- Soit un marché comme les autres et une source de profit pour des groupes, prestataires de santé, assureurs ou autres… Le domicile suscite les appétits… parce qu’il devient le premier lieu de dispensation des soins.
En faisant reconnaître l’infirmière libérale comme pivot du système de santé en ville, on peut espérer conserver notre statut et garantir un accès aux soins équitable dans le respect du libre choix. C’est gagnant gagnant IDEL/patients.
La reconnaissance pour changer quoi ?
- accès direct au premier recours
- éducation thérapeutique reconnue rémunérée
- consultation infirmière rémunérée (systématique avec tout nouveau patient + déclinable au suivi des patients chroniques, des grossesses pathologiques, à l’éducation thérapeutique, etc.)
- initier des mesures diagnostiques à des fins de dépistage
- initier des examens à des fins d’adaptation de doses (sous protocoles)
- participer en étant rémunéré à la veille sanitaire (Infirmier éclaireur)
- limitation des pratiques avancées aux réelles pratiques avancées (attention aux dérives soins de plaies réservés aux DU plaies et cicatrisations)
- inclusion dans la permanence des soins dans les zones avec une difficulté d’accès aux soins (montagne, désertification médiale…)
Un concept promu par l’OMS
Le concept d’infirmière de famille est né de l’OMS (organisation mondiale de la santé) du constat que malgré leur immense potentiel, les infirmières ne sont pas identifiées comme des offreurs de soins clé par les politiques de santé et leurs compétences ne sont pas employées à leur juste valeur.
Infirmière de famille : au cœur du programme de la liste fni PACA
Depuis un an, avec la crise Covid, nous avons su, nous, les infirmiers libéraux, trouver du matériel de protection, nous organiser pour protéger sécuriser nos patients, organiser des dépistages, réaliser des téléconsultations. Ces missions, nous continuons de les assumer au quotidien, mais il nous faut maintenant faire reconnaître ce rôle d’infirmier de famille en premier recours.
Faisons-en une première dans notre région PACA.
Si nous sommes majoritaires à l’URPS, ce sera notre priorité, faire de notre région la première à généraliser l’infirmière de famille.